--- L'OABA dans Charlie Hebdo en Allemagne ---
(traduction F. Freund)
"En France, le développement de fermes gigantesques où sont cloitrés les animaux se heurte à une forte opposition de la population locale, soutenue par des syndicats agricoles (minoritaires) qui défendent une agriculture paysanne, orientée vers un marché local.
La ferme des 1 000 vaches dans la Somme est le symbole de cette opposition citoyenne qui conduit même certains à comparaître devant la justice pénale pour avoir empêché les animaux d’y être déchargés !
Le syndicat agricole majoritaire en France, la FNSEA, défend toutefois ce modèle productiviste qui nécessite de construire des fermes gigantesques pour être compétitif.
Et de citer le modèle allemand en exemple !
Car si en France, une trentaine de fermes-usines existent ou sont en projet, ce sont plus de 200 fermes allemandes qui produisent en Allemagne avec plus de 1 000 têtes de bétail.
Pour autant, une partie de la population allemande s’y oppose et se fait de plus en plus entendre. Ainsi, en janvier 2016, en marge de la Grüne Woche (semaine verte) de Berlin, le salon de l’agriculture allemand, plus de 20 000 personnes ont manifesté sous la bannière du collectif « Wir haben es satt » (ça nous gave) contre l’industrialisation de l’élevage, contre les OGM et pour une nourriture de meilleure qualité.
Une partie de la population allemande a déjà connu l’élevage de masse, à une échelle bien plus grande qu’actuellement et en a été traumatisée. Les fermes de RDA, des années 1960 à la fin de l’aire soviétique entassaient vaches, poules et porcs dans de gigantesques hangars sans fenêtres de plusieurs centaines de mètres de long. 24 000 bovins étaient ainsi « élevés », abattus et transformés dans le Kombinat de Ferdinandshof, non loin des rives de la Baltique, devenu dans les années 1970 un emblème de l’élevage ultra intensif est-allemand.
Le retour au passé n’est pas du goût de tous, dans une société allemande qui accorde, comme en France, une importance grandissante aux conditions d’élevage des animaux.
Reste que seule une règlementation européenne permettrait de mettre un terme aux dérives de l’agrobusiness et de protéger davantage les animaux et l’environnement."
source OABA
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